Michaël, l' Horus vivant
Par Giauque Cédric
Réalité, époque de Séthy 1er.
Le Synoom arriva sur le croiseur infernal, par l' arrière. Sitôt sorti de l' hyper- espace, Pool, qui avait repris la console tactique, actionna plusieurs interrupteurs tactiles et un trait d' énergie fusa du vaisseau.
Saaba releva aussitôt les boucliers tandis qu' il analysait les dégâts causés à l' ennemi. Dina s' activait à brouiller toutes les communications du croiseur, si bien que celui- ci se retrouvait coupé totalement du reste de l' univers.
Saaba donna le relevé des données de tir :
<<- Coup au but. Leurs moteurs conventionnels et les modules d' exponentielle sont détruits. Leurs boucliers sont relevés mais ils ne sont qu' à 20 % de leur puissance. Un tir direct de torpille au plasma le détruirait à tous les coups. >>
<<- Dina, ouvre une fréquence et contacte le capitaine de ce croiseur, ordonna Ooshi. >>
<<- Navire ennemi contacté, en attente. >>
<<- Parfait, passe la communication sur l' écran principal. Brouilles notre image, il ne faut pas que la moindre information sur nous ne passe. >>
A ce moment, l' emblême de l' Empire fit place à un visage de Démon. Un visage connu de tous les membres de la Garde, et pour cause, ils l' avaient tué deux jours auparavant : Astaroth.
De fait, tous surent que le croiseur abritait les quarante légions du Démon. Saaba en donna confirmation après le scannage du croiseur.
Pourquoi déplacer autant de légions dans une zone de paix relative ? La question fût repoussée à plus tard, il y avait plus urgent. Le démon s' impatientait :
<<- Vous venez de commettre un acte de guerre contre mon vaisseau, vous devrez en payer le prix, bluffa Astaroth. >>
<< Allons commandant, rit Saan, vous savez autant bien que moi que vous n' avez plus de moteurs pour fuir, et que nous brouillons toutes vos communications. >>
<<- Mon système d' armement est toujours opérationnel...>>
<<- Même un tir direct de votre part n' arriverait pas à ébrécher l' un de nos boucliers. Et vos vingt pour- cent de puissance aux boucliers ne suffiront pas à vous protéger d' un de nos tir. Il faut que vous vous l' avouiez, vous êtes à notre merci, Commandant. >>
<<- Et d' abord qui êtes vous ? Vous n' êtes pas dans nos fichiers. L' Empire cache des technologies afin d' assurer sa suprématie, c' est tout à fait contraire au traité de paix relative. >>
Saan s' énerva un brin. Décidément, les Démons étaient vraiment des êtres de mauvaise foi.
<<- N' essayez pas de détourner la conversation, Astaroth. Vous êtes loin de votre zone d' influence, nous pas. >>
<<- Nous n' avons pas dérogé au traité. Vous si, et pour cela nous allons vous arraisonner. Astaroth, terminé ! >>
Le Démon coupa brusquement la communication. Pool détecta des mouvements du croiseur qui se positionnait face au Synoom.
<<- Je n' y crois pas. Le croiseur s' apprête à faire feu. >>
<<- Bah, laissons- le s' amuser un peu, il se fatiguera bien tout seul, railla Topd. >>
<<- Tous les boucliers au maximum, paré à riposter, lança Pool >>
<<- Ne tirez pas, coupa Saan, on va leur montrer de quoi nous sommes capables. >>

Réalité- prime, 700 ans standards plus tard.
Le sol, sur plusieurs mètres devant la faille, avait été miné. Des charges puissantes déclenchées à distance par Boojyi et Stuudman, qui joueraient le rôle de première ligne de défense. Ceux- ci, camouflés à l' entrée de la fissure, attendaient maintenant les Légions de démons, de pied ferme, derrière leurs deux fuseurs et le disrupteur. Ils se battraient jusqu' à la mort.
Au loin, une traînée de poussière noire, indiquait qu' un grand nombre de Légions approchaient. Cinquante à vue de nez, peut- être plus. Trop de toutes façons, si ils restaient là. Il ne faisait aucun doute que plusieures légions seraient décimées par les mines, mais il en resterait encore assez pour lancer l' assaut de face, et pour les contourner par les flancs.
Stuudman lança une idée :
<<- Il nous reste environ une heure avant qu' ils n' arrivent. Si on mettait ce temps à profit pour aller plus loin dans nos recherches. Après tout, il y a peut- être une grotte quand- même. Il nous faudrait creuser au fond du boyau. >>
<<- Ca c' est une bonne idée. Faire des châteaux de sable avant de mourir, c' est le top du top.>> Railla Boojyi.
<<- Sans rire, le sable à peut- être recouvert l' entrée d' une cavité. Le signal doit bien venir de quelque part, non ? >>
<<- C' est pas bête, dû reconnaître Boojyi, allons- y ! >>
Les deux hommes quittèrent leur position et se rendirent à cinq mètres de là, dans la montagne. S' accroupissant, ils raclèrent le sable à mains nues, repoussant le sable derrière eux. Au pire, s' ils ne trouvaient rien, cela leur ferait un dernier trou d' homme où se retrancher.
Un bien piètre abris, ceci dit.

Asmodée et Nedwak suivaient l' avancée des troupes, par le biais d' un satellite- espion. Positionné en orbite géostationnaire, au- dessus des territoires de l' Est, l' engin pointait ses capteurs sur le futur champ de bataille, et la console radar en redonnait en léger différé, pas plus d' un centiar cependant, une représentation tridimensionnelle sous forme d' hologramme.
Asmodée pouvait donc analyser la situation en temps réel et transmettre ses ordres aussitôt qu' Il avait pris décision.
<<- Que font les deux humains, je ne les vois plus. >>
Nedwak fit pivoter le satellite légèrement, de façon à affiner la perception de la faille, où les deux soldats de l' Empire s' étaient réfugiés. De là même d' où émanait le signal, cent mille fois maudit, de l' Empereur.
Les humains avaient disparus. Il recalibra la focale du satellite et orienta ses capteurs différemment, mais rien n' y fit. Les humains n' étaient plus dans le champ.
Redoutant un nouvel accès de colère d' Asmodée, l' humain en manque de cornes ouvrit le champ des scanners, afin de fouiller les alentours de la faille, maintenant découverte de sa chape de pierre.
Toujours pas de traces des soldats humains.
<<- Il n' y a qu' une solution, Maître, fit Nedwak, ils sont au fond de la fissure. >>
<<- Tant mieux et qu' ils y restent ! Ils feront une cible facile. >>
<<- Les Légions seront sur place dans moins d' une heure, Majesté. >>
Le Prince des ténèbres acquiesça d' un borborygme guttural de satisfaction. Et satisfait, il l' était enfin. Il allait bientôt connaître le fin mot de cette histoire de signal de ce fichu Empereur.
Les soldats humains seraient très vite écrasés.

Réalité, époque de Séthy 1er.
Le croiseur ouvrait le feu sur le Synoom. Confiant en son armement, Astaroth avait ordonné l' impensable devant un vaisseau aussi gigantesque que le Vaisseau Impérial : le tir de fuseur énergétique.
Le trait bleuté de particules concentrées partit de la base du croiseur, d' où était sorti le puissant canon. Il fonça à travers le vide sidéral, en direction du Synoom. Mais Pool veillait au grain.
<<- Tir ennemi. Lança-t' il, très calme, à travers la passerelle. Boucliers au maximum, il tiendront, pas de problèmes. >>
<<- Soyez prêts à lever les boucliers d' invisibilité, machines en avant toutes, 2% de la vitesse luminique. >>
L' ordre venait du Commandeur Saan. Si Astaroth voulait jouer, vu qu' ils ne devaient surtout pas détruire le croiseur ennemi, Saan allait jouer un peu avec lui.
Ooshi laissait faire, c' était le vaisseau de Saan et pas le sien, après tout. Il se concentrait néanmoins sur la manoeuvre, dans ce genre de situations un deuxième avis pouvait mener à la victoire. Bien que cela ne faisait pas un pli, le Synoom étant nettement plus évolué que le petit croiseur infernal.
Le trait d' énergie en était à mi- chemin. Saan donna ses ordres :
<<- Boucliers d' invisibilité levés. Manoeuvre d' évitement, en avant 50 % de la vitesse lumière pendant trois centiars. >>
Aussitôt exécutés, les ordres de contourner le croiseurs étaient clairs. Jembaar fit pivoter le Synoom sur son axe, aussitôt que Pool, à la console tactique eût levé les boucliers d' invisibilité. L' énorme vaisseau Impérial frémit comme de plaisir, quand il s' élança dans l' espace. Invisible, il passa à moins de dix parsec du croiseur, qui ne pût en détecter une quelconque trace, ses senseurs n' étant pas assez évolués pour cela.
Une fois la distance requise par Saan, Jembaar stabilisa la lourde masse du Synoom, juste derrière le croiseur.
<<- Baissez les boucliers d' invisibilité et contactez Astaroth. Notre petit tour de passe- passe va sûrement réfréner ses ardeurs guerrières. >>
<<- Espérons, on lui a fait assez de fleurs comme ça, bougonna Topd, en mal de batailles et d' explosions, on va finir par se rouiller avec ces paradoxes... >>
<<- Il y a d' autres manières de procéder que de tout faire sauter... Saaba reprenait les joutes verbales avec son collègue. >>
<<- J' en connais pas d' aussi radicales que de s' enfuir, effectivement... laissa plâner le spécialiste en explosifs. >>
<<- Evidemment, pour comprendre la loi des paradoxes, des études en boum- boum ne suffisent pas...>> Renchérit l' attaché scientifique à la peau bleutée.
Ooshi le rappela à l' ordre, l' écran affichait la mine stupéfaite d' Astaroth :
<<- Comment diable avez- vous fait cela ? De quelle technologie disposez- vous donc ? >> demanda, cramoisi, le Démon.
<<- Ceci n' est qu' un tout petit aperçu de ce qu' est capable mon vaisseau, Commandant, répondit Saan affichant une allure de gagnant. Mais si vous voulez en connaître plus, je suis à votre disposition... >>
<<- Non, non. La situation m' ordonne la prudence. >>
<<- Voilà qui est bien réfléchi. Nous avons une mission à exécuter dans les parages. Nous vous garderons sous contrôle jusqu' à sa complète réalisation. Si vous tentez quoi que ce soit contre nous, nous vous dispersons dans l' univers. Bluffa Saan. Une fois que nous en aurons terminé, nous vous tracterons dans votre zone d' influence et vous serez libres de rentrer chez vous. Est- ce bien compris ? >>
<<- C' est on ne peut plus clair, oui. Mais je proteste...>>
Saan coupa la communication à la barbe du Démon. Les protestations ne servaient à rien, le croiseur était sous contrôle et le resterait.
<<- Décidément, les Démons ne changeront jamais...>>
Cette réflexion eût le mérite de déstresser l' ambiance tendue de la passerelle et un éclat de rire général fusa.
<<- Bon, c' est loin d' être terminé. Coupa Ooshi. Il nous faut retrouver Aarun. Au boulot ! >>
Tous retournèrent alors à leur console. Dina à la console radio, Pool à la console tactique et Jembaar à la console de navigation. Topd ronchonnait dans son coin, comme d' habitude, en tournant et retournant ses détonateurs. Mackoll lui tenait compagnie, n' ayant rien à faire pour le moment.

Réalité- prime, 700 ans standards plus tard.
Le fronton d' une lourde dalle apparaissait sous le sable depuis quelques centiars. Cette découverte avait redonné du coeur à l' ouvrage aux deux soldats de l' Empire. Ils s' activaient presque frénétiquement, et le sable volait en tous sens, maintenant.
Régulièrement, un des deux compères s' éclipsait quelques instants, ceci afin de surveiller l' avancée des légions infernales. Puis, rassuré, il revenait creuser. Et le travail de désensablement reprenait de plus belle.
Stuudman, qui gardait un oeil sur le radar portatif fit alors une constatation:
<<- Plus nous creusons, et plus le signal devient précis. Nous sommes sur la bonne voie. >>
<<- Espérons qu' il y aura des armes de destruction massive, là- dedans. Sinon on est foutus...>>
<<- Crois- tu que l' Empereur est vraiment là- dedans ? Osa Stuudman. >>
<<- Je n' en sais rien ! Mais j' espère qu' il y aura des trucs utiles. >>
<<- Quand- même...l' Empereur en Enfer...comment aurait- il atterri là ? D' autant que sa garde l' a bien vu mourir, pas de doutes là- dessus. >>
<<- Creuses, tu utilises mal ton énergie ! >> Contra Boojyi en se relevant pour aller vérifier l' avancée des Légions ennemies.
Celles- ci s' étaient encore rapprochées, et l' on pouvait distinguer les hordes de démons. Tant qu' elles n' étaient qu' un soulèvement de poussières à l' horizon, elles semblaient moins dangereuses. Maintenant elles devenaient menaçantes.
Retournant vers son collègue, Boojyi fit son rapport en se remettant à creuser plus vite encore.
<<- Les Légions vont nous tomber dessus dans trente centiars, peut- être plus vite. >>
<<- Ca ne nous laisse pas beaucoup de temps, nous n' en sommes qu' à la moitié de cette espèce de porte...>>
<<- Alors il nous faut creuser plus vite encore, j' ai comme l' impression que notre salut dépend de ce qui se trouve à l' intérieur. >>
<<- Quand- même, tu te rends compte si l' Empereur est à l' intérieur... >> Demanda Stuudman qui n' en revenait toujours pas.
<<- Alors ce sera à Lui de nous sauver, tu crois pas ?
<<- C' est clair qu' avec ses pouvoirs en plus, nous ne serons pas de trop pour affronter les Légions. >>
Cette dernière remarque de Stuudman redonna une lueur d' espoir, aux deux soldats. Ils creusèrent encore plus vite et le sable volait par dessus les remblais. Une ardeur au travail qui aurait fait plaisir à n' importe quel commandant d' unité. Une ardeur qui devait son existence à une seule chose, maintenant : la peur de mourir en ayant échoué leur mission.
De plus, échouer voulait dire que la source du signal, autrement dit l' Empereur, tomberait au mains des hordes de démons. Une tournure des événements tout à fait inacceptable.
Se relevant pour aller vérifier l' avancée des troupes ennemies, Stuudman cette fois- ci, activa le disrupteur, celui- ci mettant un peu moins de deux centiars pour se préchauffer et se charger à son maximum. L'enseigne nota qu' ils n' auraient plus que le temps d' une seule tournée, avant de devoir se battre avec les démons. Des hordes de démons sanguinaires qui tuaient pour le plaisir de tuer.
Rien d' autre.

Asmodée était serein et confiant en l' avenir. De temps en temps, un humain ressortait de la fissure et se mettait en devoir de faire vraisemblablement le point sur leurs situations. Situation désespérée selon le Prince des Enfers. En effet, dans moins de trente centiars, les septante- cinq Légions seraient sur les deux soldats de l' Empire. Et nul doute que s' ils restaient là, ils se feraient massacrer. Ensuite, Il Lui reviendrait de droit de se rendre là- bas, pour découvrir le fin mot de cette histoire de signal impérial et en retirer toute la gloire, s' il s' agissait vraiment du bras droit de Dieu, milles fois maudit.
Nedwak avait vu réapparaître les deux hommes avec soulagement. S' ils avaient disparus pour de bon, le Prince l' aurait massacré. Non pas que c' eût été de sa faute, mais juste parce qu' il se serait trouvé là, alors qu' Asmodée aurait eu une grosse colère à faire passer.
Il était connu, en Enfer, qu' il ne faisait pas bon de rester dans les parages d' un Démon Supérieur lorsqu' il était de mauvaise humeur, surtout pour un humain, même bien noté.
La vie d' un humain ne valait rien, sur la Terre.
Asmodée fit déployer ses troupes en éventail, créant ainsi un front de plus d' un kilomètre. Une fantastique tenaille qui allait s' abattre sans ménagement, sur les deux seuls hommes de l' ennemi.
Asmodée ferait ainsi d' une pierre deux coups :
- premièrement il justifiait l' envoi de 75 Légions, envoyées certe par Nedwak, mais dont il était responsable.
- deuxièmement il donnait un avertissement aux futurs révolutionnaires : il materait toutes les rébellions par un immense déploiement de forces.
Si les démons comprenaient un message, c' était bien celui- ci. En Enfer, tout était régi par des rapports de forces. Les troupes de Bélzébuth comprendraient le message. Les autres aussi, d' ailleurs.
Pour l' instant, le Prince et Nedwak observaient l' enseigne Stuudman actionner des interrupteurs sur ce qui semblait être un disrupteur. Tout compte fait, ces satanés humains étaient lourdement armés. Si l' on comptait leurs fuseurs de service, ils pouvaient tenir un petit moment. Mais petit seulement, car la déferlante des Légions les goberait sur son passage. Ce n' était pas deux humains qui pouvaient tenir tête à 75 Légions sanguinaires.
Il lança un dernier ordre qui était donner la charge. Les troupes s' échaufferaient en courant.
Un amuse- gueule.

Stuudman avait jeté un coup d' oeil dans le système de visée du disrupteur. Il avait pût en déduire deux choses, à savoir que d' une part les Légions étaient à portée de tir, et d' autre part, qu' elles chargeaient.
Le visage de l' enseigne devint blême, l' heure avait sonné.
<<- On y est, caporal ! Les Légions sont à portée de disruption. Ennemi au pas de charge. >>
Du fond de son trou, le caporal- artilleur Boojyi lui répondit qu' il arrivait sur un espèce de palier de roche polie. Se relevant, il pût observer la porte dans son ensemble.
Taillée d' une seule pièce dans un granit très dur, elle mesurait bien un mètre quatre- ving de haut et à peine un mètre de large. Bien entendu, il n' y avait aucun mécanisme d' ouverture et la taille de la pièce granitique défendait tout espoir de la bouger à mains nues.
Boojyi en fit le tour en passant sur les fines jointures. Rien n' indiquait si la porte coulissait, s' enfonçait ou se tirait. Par contre, le radar était devenu fou. Tous les capteurs étaient dans le rouge. Déçu, il remonta vers l' enseigne Stuudman.
<<- C' est bien une porte et le radar est saturé à fond. Mais je n' ai rien vu qui ressemble de près ou de loin à un quelconque système d' ouverture. >>
<<- On la fait sauter au disrupteur ? >>
<<- Et après, avec quoi nous protégerons- nous ? >>
<<- Au point ou nous en sommes... >>
<<- Justement, laissons- nous une chance... >>
Le silence s' abattit sur le petit groupe. Stuudman refit le point avec la visée du disrupteur, les Légions n' étaient plus qu' à une vingtaine de centiars de là.
<<- Et si je commençais à les dégommer. De toutes façons, nous sommes repérés, non ? >>
<<- Tu as raison, moi je vais retourner vers cette fichue porte et esaayer de trouver comment elle s' ouvre. Il y a peut- être un mécanisme d' ouverture à proximité, encore sous le sable. Quand à toi : feux à volonté, enseigne ! >> Argua Boojyi.
Stuudman assura l' arme dévastatrice contre son épaule, le canon reposant sur un trépied enchâssé dans le sable. Il avait le choix de la cible et ouvrit le feu sans hésiter.
Le disrupteur creusa une large plaie béante dans les rangs ennemis. Des dizaines de démons venaient de se faire évaporer.
Il en restait des milliers.

Réalité, temps de Séthy 1er.
Ooshi et Saan étaient regroupés derrière la console scientifique de Saaba. Celui- ci avait pour mission de retrouver Aarun, quelque part en dessous du Synoom, sur la Terre.
Les puissants capteurs et différents senseurs du vaisseau balayaient la surface de la planète. Jusqu' ici en vain. Saaba quadrillait l' empire d' ancienne Egypte à la recherche de son souverain, mais la tâche semblait impossible. D' autant que l' Empereur ne semblait pas avoir enclenché son communicateur, ce qui pouvait signifier qu' il était en panne, voire hors d' usage. Cela pouvait dire aussi qu' Aarun était tout simplement mort, mais de cela, personne ne voulait en entendre parler.
l' ambiance était donc tendue sur la passerelle. Car en plus de trouver l' Empereur, il fallait tenir à l' oeil Astaroth et son croiseur.
En effet, loin de s' avouer vaincu, le Démon aux vipères cornues, essayait de se dégager du puissant rayon tracteur du Synoom. Peine perdue.
Pool, devant la console tactique, surveillait le croiseur :
<<- Un hangar est en cours d' ouverture sur l' espace. Je détecte un aviso de combat prêt à appareiller. >>
Ooshi bondit vers lui.
<<- Ils tentent une sortie. Dina contacte Astaroth ! >>
<<- Liaison établie avec le croiseur, Commandant.>>
<<- Sur l' écran principal, s' il- te- plaît. >>
Dina s' exécuta et le visage d' Astaroth apparu sur l' écran.
<<- Vous êtes en train d' essayer de passer outre notre accord, rappelez votre navette et nous en resteront là. Lança le commandant de la Garde. >>
<<- Il n' y a que vous qui avez fait un accord, moi je subis votre arrogance. >>
<<- Donnez l' ordre de ne pas décoller ! Dernier avertissement ! >>
<<- Navette larguée. dit Pool. Et on dirait qu' ils sont pressés de s' enfuir. >>
<<- Destruction de l' aviso, feu à volonté ! Tonna Saan >>
<<- Cible accrochée, tir de torpille à photons dans 3...2...1...maintenant. >>
La torpille à photons sortit mollement de sa cache, sous le nez du vaisseau impérial. Un crachotement de la propulsion fut suivi d' un long trait de particules, s' échappant de la tuyère.
Le dispositif positronique de guidage se cala sur l' aviso à détruire, et la torpille entama sa trajectoire d' interception.
<<- Vous venez de faire feu sur mes hommes, encore un acte de guerre dont vous devrez répondre ! tonna le Démon. >>
<<- Nous vous avions averti, vous n' écoutez rien, répondit Ooshi. >>
<<- Quand mon Maître sera mis au courant des agissements de l' Empire... >>
<<- Oh, ça va ! Coupa Saan, vous êtes bien loin de Lucifer maintenant et qui plus est, sous notre emprise totale, alors gardez vos jérémiades pour vous seul. >>
<<- Je n' en suis pas si loin que cela, vous devez bien le savoir. Son pouvoir nous sortira de ce mauvais pas. >>
<<- Comment pas si loin ? Demanda Ooshi. >>
<<- Euh, ben... c' est à dire que... Bredouilla le Démon. >>
Ooshi se tourna vers Saaba qui scannait toujours la planète.
<<- Lucifer est sur Terre, il faut absolument que tu retrouves Aarun. Cette fois il n' y a plus de doutes, Il est en danger. >>

